L’histoire des chiffres arabes

chiffre arabe

Au fil des siècles, les arabes ont transmis de nombreuses innovations au monde Occidental, notamment en mathématiques, et plus particulièrement, en ce qui concerne la géométrie ou encore l’algèbre. D’ailleurs, les mots « chiffre » et « zéro » sont dérivés de la langue arabe. Ils signifient en l’occurrence « sans contenu, vide ». Mais alors, pourquoi parle-t-on de chiffre arabe ? Voici un article dans lequel vous trouverez quelques éléments de réponse.

Le chiffre arabe est-il arabe ?

Nous sommes en 261 avant JC en Inde. Un empereur du nom d’Ashoka sort vainqueur d’une bataille meurtrière. Surpris de celle-ci, il fait le choix de se convertir au bouddhisme.

La tolérance et la non-violence deviennent les seuls mots-d’ordre de son règne.

Il souhaite également que son peuple suive ses traces. Il fait donc graver les édits d’Ashoka. Et c’est justement dans ces monuments que les archéologues vont trouver les plus anciennes preuves de l’usage de la base de 10. Celle-ci fonde nos mathématiques.

Comme souvent dans l’Antiquité, il manque des cases pour compléter l’Histoire. On retrouve la numération Brahmi au 8ème siècle dans les mains d’Al-Khwârizmi, un mathématicien musulman perse.

D’ailleurs, le mot algorithme doit son origine à son nom. Considéré comme arabe, ce système gagne l’Europe au 10ème siècle, soit trois siècles après la vie du Prophète.

Mais les réticences nombreuses rendent son utilisation interdite à Florence au 14ème siècle. On se sert donc des chiffres romains ou de l’abaque, au profit du chiffre arabe, et ce, jusqu’à la Renaissance.

Désormais, les échanges, ainsi que l’évolution et la science requièrent des calculs plus complexes. Après de multiples évolutions, le chiffre arabe gagne la partie et finit par s’imposer.

On peut donc dire que l’Inde représente le pays d’origine du chiffre d’Arabe. Puis, il a subi une transformation au Moyen-Orient avant de gagner l’Europe et de s’installer définitivement.

D’ailleurs, dans la langue arabe, on dit d’eux qu’ils sont indiens alors qu’en français, on dit qu’ils sont arabes.

Au 3ème siècle, les Babyloniens sont les premiers à se servir du 0 arabe, non pas en tant que chiffre ou nombre, mais plutôt comme un marqueur qui signifie l’absence.

Le chiffre d’arabe fait partie de notre routine

De toute évidence, il a su remporter la partie haut la main face aux chiffres latins. Pourtant, le latin représente l’ancêtre linguistique des pays Occidentaux.

On dit chiffre arabe, alors que le mot chiffre vient du mot arabe sifr qui signifie zéro. Mais de quel chiffre arabe parle-t-on ? Des chiffres traditionnels écrits en abjad. ou bien des chiffres dits orientaux ?

Si on observe les symboles des chiffres orientaux, on constate une similitude avec les indiens, en raison de leur origine, à savoir le brahmi.

D’ailleurs, on retrouve dans ce système les bâtons de 1 à 4, tout comme les chiffres romains. Par contre, de 5 à 9 la logique est beaucoup plus arbitraire.

Les arabes contribuent beaucoup à l’importation du chiffre arabe en Occident, notamment lors de la conquête musulmane de l’Espagne. Fibonacci, italien ayant étudié en Algérie, contribuera également au développement de ces chiffres sur le Vieux Continent.

En réalité, ces chiffres dits “arabes” s’imposeront véritablement durant le 15ème siècle, avec l’apparition de l’imprimerie. D’ailleurs, leur forme se standardise lors de cette époque.

Saviez-vous qu’à l’origine, on fait également une distinction majuscule / minuscule avec les chiffres, tout comme les lettres ?

Néanmoins, avec la standardisation du format capital, on a peu à peu abandonné le format badcass.

La forme des chiffres qu’on utilise

Certains affirment que la forme des chiffres correspond au nombre d’angles compris dans leur forme. C’est FAUX ! Pourquoi les chiffres ont-ils cette forme  ?

On les appelle chiffre arabe, aussi pour les distinguer des chiffres romains, bien qu’ils ne proviennent pas à l’origine du monde arabo-musulman, comme nous l’avons évoqué plus haut.

Les chiffres que tout le monde connaît sont introduits dans un livre, aujourd’hui perdu, à Bagdad en 830. Un calife reçoit un ouvrage d’une délégation indienne, puis, il en demande la traduction en arabe, le dictionnaire Majani de poche Français / Arabe n’étant pas disponible à l’époque ! Son traducteur n’est autre que Al Khwârizmi.

Toute cette narration nous pousserait à dire qu’en réalité, on dispose aujourd’hui d’une numération indo-arabe. Ils viennent d’Inde, puis ont été transmis à l’Europe par les arabes, à travers les textes rédigés au nom de l’islam.

Certains vont même jusqu’à remettre en doute l’origine du chiffre arabe en affirmant qu’ils proviennent plutôt de la Mésopotamie.

Rendez-vous compte ! 10 symboles suffisent pour exprimer tous les nombres du monde. Aujourd’hui, on ne peut s’en passer, peu importe les domaines.

Les différents peuples revendiquent tous cette rationalité, plutôt que d’affirmer qu’il s’agit du fruit du partage et des échanges à travers les civilisations.

Et le zéro dans tout ça ?

Il fait couler beaucoup d’encre à travers les époques. D’ailleurs, l’Europe chrétienne le considère comme hérétique, puisque son nom désigne le vide. Or, il n’est pas concevable de supporter l’absence de Dieu, toujours selon eux.

L’Eglise n’accepte pas les chiffres indo-arabes surtout en raison du fait qu’ils n’appartiennent pas à la tradition. Deux personnages vont contribuer à la démocratisation du chiffre arabe à travers le continent :

Gerbert d’Aurillac en l’an 1000. Alors qu’il vit en Catalogne en Espagne, entouré des arabes, il instaure l’usage de ces chiffres en les inscrivant dans les jetons des abaques.

Sa vie de mathématicien sera écourtée en raison du fait qu’on l’appellera pour remplacer le pape à son époque, sous le nom de Sylvestre II.

On retrouve aussi Fibonacci. En 1200, il fait progresser l’usage du chiffre arabe. Pendant des siècles, les gens se servent à la fois des chiffres romains et des chiffres indo-arabes en Europe. Finalement, l’efficacité de calcul prend le dessus et s’impose.

Ces informations mettent en relief le mérite de la science des anciens. Les premières générations de notre Oumma avaient une grande longueur d’avance sur le monde Occidental.

Le chiffre arabe présent partout

Aujourd’hui, il accompagne les 8 milliards d’êtres humains présents sur Terre. Que vous viviez aux Etats-Unis, en Europe ou à l’extrême Orient, vous n’aurez aucun mal à déchiffrer ces formes présentes un peu partout.

Ce chiffre a fait le tour du monde avant de s’universaliser, et aujourd’hui, nul ne peut s’en passer.

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