Aujourd’hui, nous mettons en lumière, pour vous, un sujet qui nous concerne vraisemblablement tous. Le jugement religieux de se retenir pour garder ses ablutions.
Se retenir pour garder ses ablutions, est-ce un problème ?
Dans la Sunnah authentique, les textes indiquent que la prière ne doit pas s’effectuer lors de l’envie d’uriner ou de déféquer. En effet, d’après ‘Aicha, qu’Allah l’agrée, le Prophète a dit : « Il n’y a pas de prière en présence d’un repas ou lorsque la personne repousse les deux choses mauvaises ». (Rapporté par Mouslim dans son Sahih n°560). Les deux choses mauvais signifient ici, lorsque la personne se retient de faire ses besoins.
Mais quel est le lien donc, avec les ablutions ? Les ablutions étant invalidées, entre autres, par la sortie d’impuretés d’au moins un des deux orifices génitaux. La prière n’est pas réalisable dans ces conditions. Alors, se retenir est-il vraiment inconcevable ?
Une interdiction à double mesure
Selon Cheikh Ibn Al Outhaymin, qu’Allah lui fasse miséricorde, ce comportement est détestable. Car il contient une désobéissance au Messager d’Allah ﷺ, notre exemple. D’après lui, la prière effectuée avec les ablutions sèches (dites At-Tayamoum en langue arabe) sans retenir l’urine ou les excréments est même meilleure qu’une prière faite avec les ablutions tout en se retenant.
Pour d’autres savants, sans grande surprise, ils voient l’interdiction de prier dans cette condition. La personne doit se soulager puis effectuer de nouveau ses ablutions avant de prier.
Découvrons maintenant si la validité de la prière est remise en question.
Se retenir pour garder ses ablutions et l’impact sur la prière
Pour Cheikh Al Albani, qu’Allah lui fasse miséricorde, la prière reste valide mais se diminue en récompense. Comme l’on rapporte dans un hadith, d’après Ka’b Ibn ‘Amr, qu’Allah l’agrée. En effet, le Prophète ﷺ a dit : « Il y en a parmi vous qui prient une prière complète, d’autre qui en prient la moitié, le tiers, le quart, le cinquième jusqu’à arriver au dixième ».(Rapporté par Nasai et authentifié par Cheikh Albani dans Sahih Targhib n°538).
Il convient donc de se demander à présent, d’où provient cette diminution ?
La corrélation entre gêne physique et gêne du cœur
La prière, vu par beaucoup comme un acte d’adoration purement physique, est en toute vérité une adoration requérant concentration pour une présence du cœur certaine. Cheikh Al Albani, qu’Allah lui fasse miséricorde, dit : « Et ce qui est voulu dans ce hadith est que le musulman libère son cœur afin d’effectuer l’adoration de son Seigneur. Et non qu’il soit préoccupé en son âme. » .
En outre, l’imam An-Nawawi, qu’Allah lui fasse miséricorde, est du même avis. Il avance d’ailleurs, dans charh Sahîh Mouslim, que retenir ses besoins entraîne une préoccupation du cœur faisant dès lors disparaitre la concentration.
En ce sens, il s’agira ici d’une forte recommandation aux musulmans de se prémunir de se retenir pour garder ses ablutions. Et d’espérer ainsi la récompense complète de ses prières.