En parcourant les artères des plus grandes villes musulmanes on entend le muezzin qui appelle les fidèles à la prière au moment de son entrée. Une voix mélodieuse et des expressions contenant du dhikr forment le adhan légiféré. Que dit l’islam à propos de l’iqama femme ? Une musulmane peut-elle faire le adhan et l’iqama selon la jurisprudence islamique ? Voici quelques éléments de réponse.
Le jugement concernant l’iqama femme en islam
Il n’existe pas de divergence quant au fait d’affirmer qu’une femme ne peut appeler à la prière dans une prière de groupe qui comporte des hommes.
La salât en groupe qui comporte des hommes doit être dirigée par un homme. Quant au adhan et à l’iqama, cette tâche revient également à un homme.
La société dans laquelle nous vivons tend à briser ce que la législation a instauré. En effet, de nombreuses femmes à travers le monde, sous prétexte d’un féminisme extrémiste, revendiquent le droit d’occuper le poste de imam.
La jurisprudence révélée au messager d’Allah ﷺ date de plus de quatorze siècles. Puis, cette religion a traversé les siècles sans l’apparition de telles revendications. L’iqama femme fait partie des actes légiférés, néanmoins, sous certaines conditions.
Les gens de science ont en effet divergé dans le cadre d’une prière de groupe réunissant uniquement des femmes. Selon Cheikh Uthaymin, rahimahoullah, il s’agit d’un acte légiféré car il s’agit d’une annonce pour la tenue de la prière. Toujours selon lui, les femmes qui prient en congrégation nécessitent l’iqama femme pour notifier le début de la salat.
Adhan et iqama femme : l’avis de Cheikh Muqbil
Lorsqu’il fut questionné à propos de l’appel à la prière par les femmes, ce savant yéménite, rahimahoullah a apporté une explication détaillée. Premièrement, il a remis en doute l’authenticité de la narration d’Ibn Mas’ud qui s’interroge sur le fait d’interdire à un serviteur de mentionner Allah. Puis, il a affirmé que l’information selon laquelle les femmes au temps du prophète appelaient à la prière n’est pas authentique.
Il a également rappelé que l’interdiction quant à l’élévation de la voix par les femmes ne présente pas de divergence. La voix peut provoquer la tentation des hommes. D’ailleurs, certains oulémas en affirmant que la voix fait partie de la awra femme.
Quant à l’iqama femme, Cheikh Muqbil n’y voit aucun mal. Là encore, il a déclaré ne pas connaître un dalil rendant cet acte légiféré.
Nous profitons de l’occasion pour vous rappeler qu’il est préférable pour les femmes d’accomplir la salat à la maison. Quant aux hommes, ils doivent se rendre à la mosquée pour la prière en groupe.
Le féminisme nuit à l’islam
Certes, la question de l’iqama femme demeure légitime pour nos sœurs. En revanche, le féminisme qui pousse à remettre en doute la législation d’Allah est blâmable et rejeté.
Ce courant de pensée et cette manière de se faire entendre provient de l’Occident. L’islam n’a pas attendu le 21ème siècle pour préserver les droits des femmes.
Certains avis rendent certes licite l’imamat pour les femmes avec des femmes. En revanche, il n’existe pas de textes rendant licite l’imamat des femmes devant des hommes.