Tour d’horizon sur la Hijra

Tour d'horizon sur la Hijra

Nous allons aujourd’hui aborder un sujet on ne peu plus important, dans la vie du musulman. La hijra. Cet acte de délaissement d’un pays ou le croyant ne peut pratiquer pleinement sa religion vers un pays musulman est, du fait de notre époque actuelle, une situation à laquelle de plus en plus d’entre nous font face. Prenons le temps de définir ensemble ce terme et tout ce qu’il engendre.

Définition linguistique de la Hijra

En terme linguistique arabe, « Al-Hajar » désigne le fait d’émigrer. Son opposé « Al-Wasl » signifie, quant à lui arriver et s’établir.

Le mot Hijra plus précisément, correspond au départ d’une terre vers une autre terre. Enfin, le terme « Muhajirin » est un mot dérivé qui désigne les individus ayant effectués ce mouvement.

Ce terme avait été utilisé d’ailleurs pour identifier les compagnons qui ont émigré avec le prophète ﷺ. La hijra concerne donc bien l’action de déplacement en elle-même.

Ainsi on qualifiera d’individu ayant fait la hijra, toute personne qui quitte, dans le sens d’abandonner, son lieu de vie et se déplace vers un autre groupe de gens pour vivre parmi eux.

Notons que chaque individu qui se sépare de sa terre, peu importe ville ou campagne, est considéré comme un Muhajir. Il a été dit dans Fath-ul-Bari : « l’origine du mot Hijra vient de migrer de sa patrie. ».

La hijra dans le lexique islamique

Au temps du prophète Muhammad ﷺ, les Muhajirin ont donc quitté leur pays natal. Mais ce qu’ils ont aussi laissé, et de fait, ce sont leurs habitations dans lesquelles ils ont grandi.

Et tout ceci uniquement pour l’agrément et la satisfaction d’Allah. Ils ont longuement et durement voyagé. Jusqu’à entrer dans une terre, où ils n’avaient aucune attache ni famille, ni biens. En l’occurrence, depuis la Mecque, c’est à Médine qu’ils s’établissent.

Ainsi dans le lexique islamique, le terme Hijra est le fait pour le musulman de délaisser la terre de mécréance pour vivre sur une terre d’Islam. 

En effet, si le musulman veut préserver sa religion et sa personne il doit remplir cette obligation de déplacement.

L’obligation de la hijra

Il n’y a aucun doute, aux vues des preuves du Coran et de la Sounnah, que la hijra est obligatoire. Pour appuyer nos propos, Allah le Trés Haut dit dans sa parole de la sourate An-Nissa, dans les sens approximatifs des versets 97 à 99 :

” Ceux qui ont fait du tort à eux-mêmes, les Anges enlèveront leurs âmes en disant : -« Où en étiez-vous ? » (À propos de votre religion) -« Nous étions impuissants sur terre», dirent-ils. Alors les Anges diront : « La terre d’Allah n’était-elle pas assez vaste pour vous permettre d’émigrer ? » Voilà bien ceux dont le refuge et l’Enfer. Et quelle mauvaise destination ! A l’exception des impuissants : hommes, femmes et enfants, incapables de se débrouiller, et qui ne trouvent aucune voie : A ceux-là, il se peut qu’Allah donne le pardon. Allah est Clément et Pardonneur.”

De même, Allah l’Unique, ajoute dans la sourate Ankabut, dans le sens approximatif du verset 56 : ” Ô Mes serviteurs qui avaient cru ! Ma terre est bien vaste. Adorez-Moi donc ! »  

En ce qui concerne les preuves dans la sounnah, l’imam Ahmed rapporte que le prophète ﷺ a dit : “La hijra ne cessera pas tant que le repentir ne cessera pas, et le repentir ne cessera que lorsque le soleil se lèvera de son couchant.”

[Rapporté dans le mousnad n°1671]. 

La hijra n’a donc pas d’époque, il est donc obligatoire à tout musulman, en ayant la capacité, d’émigrer dans le sentier d’Allah.

Faire Hijra à l’heure actuelle

Aujourd’hui beaucoup de nos cœurs sont malades, attachés à cette dounya. Au bien-être dans un pays, aux moyens de vies plus faciles. 

Toutes ces excuses sont une entrave à l’obligation de la hijra. L’attachement aux biens matériels et au confort, rattachés à un certain style de vie, confortable passe souvent avant l’élévation spirituelle.

Ainsi, dans cet état d’esprit là, il peut paraitre plus difficile d’aller dans un pays musulman sous prétexte, dans bien des cas, de penser que les pays musulmans ne sont pas développés comme l’on souhaiterait.

Plus encore, nombreux croyants quittent les pays musulmans pour des terres de mécréances. Ces deux comportements s’entrainent dans le délaissement de l’obligation.

Dans tous les cas il convient de revenir aux textes et au preuves. Il n’y a aucun doute, même si cela est difficile pour l’âme, l’émigration est une obligation et la hâter, avec les causes qui y sont liées, est meilleure pour qui espère être sauvé.

Néanmoins il convient de souligner, que dans certains cas de figures la personne n’ayant pas fait hijra peut être excusée.

Les cas d’excuses pour celui n’ayant pas émigré

En effet, certains musulmans sont excusés si ils n’ont pas émigrés et ce, malgré son caractère obligatoire. 

Cette minorité désigne notamment, les croyants n’en n’ayant pas la capacité. Mais attention, cette incapacité correspond à des circonstances d’un certain ordre.

Même si nous en avons listé quelques exemples, nous vous rappelons que nous devons nous tourner vers les gens de science, les savants de la sounnah, afin de les interroger sur notre situation en particulier. Et ainsi être en accord avec ce que nous demande notre législation.

  • Ainsi, premièrement, la cause de la maladie. En effet, si l’individu doit rester alité. Ou encore s’il ne peut pas voyager. Ou bien s’il doit rester car son traitement il n’y a que là où il est qu’il peut le trouver. 
  • Ensuite, si l’individu est dans une incapacité de déplacement. A l’instar du prisonnier, qui forcément, ne peut se déplacer.
  • Ou bien en raison d’une faiblesse. Notamment les femmes ou les enfants. On notera, cependant, qu’avec clairvoyance et connaissances, certaines femmes se déplacent. Et d’ailleurs, nombreuses sahabiyates ont émigrés, notamment Umm Kulthum Bint ‘Uqbah Ibn Abi Mu’ayt et Zaynab la fille du Messager ﷺ.
  • Enfin de nos jours, l’incapacité administrative peut entrer en ligne de compte. Mais il reste quand même très rare que tous les pays islamiques ferment leurs portes. 

La magnifique promesse d’Allah aux muhajirin

Nous avons donc vu une liste non exhaustive des cas de figure d’excuses possibles. Nous retiendrons quoi qu’il arrive, que le musulman doit faire toutes les causes possibles pour réaliser sa Hijra.

Surtout au vue de la promesse du Très Haut qui dit dans sourate An Nissa, dans le sens approximatif du verset 100 : « Et celui qui fait la hijra dans le sentier d’Allah trouvera sur la terre de nombreux refuges et de l’abondance ».

En plus de cela, si le croyant est averti des récompenses pour cela, nul doute qu’il mettra tout en œuvre pour la réussite de ce voyage.

Les mérites pour celui qui fait hijra

Tout d’abord, il est important de noter que la hijra est une cause de facilité tant dans la religion qu’en ce qui concerne des choses d’ici-bas. 

Ensuite nombreux textes de la sounnah authentiques abordent les mérites et récompenses pour les Muhajirin.

Parmi ceux-là, on retrouve notamment :

  • Que la hijra permet d’effacer les péchés passés. 
  • Également, le jour de la résurrection, les Muhajir seront assis sur des minbars en or. Et seront à l’abri des craintes de ce jour. 
  • Le fait que celui qui l’aura accomplie possèdera une maison dans la périphérie du paradis. 
  • Et aussi que l’émigration n’a aucun équivalent parmi les bonnes actions. 

En conclusion, aux vues de tous ces immenses mérites, on ne peut encore que s’émerveiller devant l’incommensurable bonté de Notre Créateur qui nous ordonne d’émigrer.

Et nous récompense par des trésors de l’au-delà pour l’avoir effectuée. A-t-on encore vraiment des raisons d’hésiter ?

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